Helsinki, 5 janvier 2019













Nous avons espéré jusqu’à ce matin pouvoir rencontrer un ami sami de notre logeur. Mais il ne donne pas signe de vie. Nous décidons donc de partir pour l’île de Suomenlinna. Il s'agit en fait d'une forteresse maritime construite sur six îles au large d'Helsinki. Les Suédois qui détenaient alors une grande partie de la Finlande entamèrent sa construction en 1748, afin de protéger la ville contre l'Empire russe. Ils l'appelèrent cet place forte Sveaborg. Elle fut renommée Suomenlinna en 1918, suite à l'indépendance de la Finlande. En 1918 et 1919, le camp de prisonniers de Suomenlinna y prit place après la guerre civile finlandaise. Des 10 000 Gardes rouges prisonniers du camp de prisonniers plus de 1 000 sont morts de faim, de froid et de maladie et 80 furent exécutés.

 

De nos jours, l'île n'a plus de fonctions militaires. Quelques habitants y vivent, et elle est fréquentée par les promeneurs. Aujourd'hui il fait un temps glacial, bien en-dessous des -2°C nécessaires au gel de l’eau de mer. L’eau se fige autour de l’île, les plaques de glace aux formes irrégulières se soulèvent au gré des vagues. Blanc bleu vert gris, un camaïeu de couleurs dessine une mosaïque mouvante à la fois solide et liquide à la surface de l’eau. Fascinante. Alexandre fait des repérages photos en vue du spectacle. J’imagine que des images filmées aux mouvements à peine perceptibles de ce phénomène seraient magnifiques. Dans le même temps on comprend aisément que les communistes, appelés les Gardes rouges détenus ici soient morts nombreux ici, sans qu’il soit besoin de les exécuter.