© Isabelle Meiser
Choral pour l'oeil, l'oreille et la langue
Le dossier de presse informe que Highway, troisième pièce de la Compagnie_Avec, en adoptant le point de vue d'un bougillon nommé Kearney, remonte l'histoire des Etats-Unis jusqu'à leur culpabilité orginelle vis-à-vis des Amérindiens. Que les images vidéo mixées par Alexandre Simon, les râles et pulsations servis par Franz Treichler, ainsi que le texte déroulé par une Cosima Weiter ayant butiné chez Ginsberg, Dylan ou Harrison composent un tableau impressionniste du mythologique continent. Eh bien, Highway est bien plus que cela. Ce que vous réserve à l'état brut ce spectacle d'à peine une heure est une expérience sensorielle rare et intacte. La pluridisciplinarité poussée à son accomplissement le plus radieux. A l'intersection des murs de pneus érigés à cour et à jardin, de la pellicule irisée recouvrant la scène, et de l'écran semi-transparent incliné au fond se célèbre le plus parfait mariage à trois entre son, image et texte. La voix du comédien solo, un Pierre-Félix Gravière supraconducteur, forme une telle osmose avec la guitare de Treichler (mise en espace par Bertrand Siffert) qu'on croit bientôt entendre des mots dans les notes et des accords dans les syllabes. La musique, à son tour, semble générer d'elle-même les travellings et taches de lumière, qui, bien vite, exsudent leurs harmoniques propres. Et les images, qui ne redoublent jamais le texte, en matérialisent par magie les strates librement associées. Au final, la route ainsi tracée insuffle sa vérité : "Il y a toujours plus loin...".
Le dossier de presse informe que Highway, troisième pièce de la Compagnie_Avec, en adoptant le point de vue d'un bougillon nommé Kearney, remonte l'histoire des Etats-Unis jusqu'à leur culpabilité orginelle vis-à-vis des Amérindiens. Que les images vidéo mixées par Alexandre Simon, les râles et pulsations servis par Franz Treichler, ainsi que le texte déroulé par une Cosima Weiter ayant butiné chez Ginsberg, Dylan ou Harrison composent un tableau impressionniste du mythologique continent. Eh bien, Highway est bien plus que cela. Ce que vous réserve à l'état brut ce spectacle d'à peine une heure est une expérience sensorielle rare et intacte. La pluridisciplinarité poussée à son accomplissement le plus radieux. A l'intersection des murs de pneus érigés à cour et à jardin, de la pellicule irisée recouvrant la scène, et de l'écran semi-transparent incliné au fond se célèbre le plus parfait mariage à trois entre son, image et texte. La voix du comédien solo, un Pierre-Félix Gravière supraconducteur, forme une telle osmose avec la guitare de Treichler (mise en espace par Bertrand Siffert) qu'on croit bientôt entendre des mots dans les notes et des accords dans les syllabes. La musique, à son tour, semble générer d'elle-même les travellings et taches de lumière, qui, bien vite, exsudent leurs harmoniques propres. Et les images, qui ne redoublent jamais le texte, en matérialisent par magie les strates librement associées. Au final, la route ainsi tracée insuffle sa vérité : "Il y a toujours plus loin...".
Katia Berger, Tribune de Genève, le 22 septembre 2012